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L'élevage de porcs en agriculture biologique

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La Chambre d’Agriculture de Tarn-et-Garonne a organisé Le 28 novembre dernier, une rencontre autour de l’élevage de porcs en Agriculture Biologique. Cette rencontre s’est principalement focalisée sur l’élevage de porcs bio en plein air.

 

 

 

De nombreux éleveurs veulent s’orienter vers ce système qui demande une certaine technicité. Il n’est cependant pas infaisable si l’on prend le temps de s’interroger, de se former et d’avoir quelques éléments (règlementation bio, infrastructures, données économiques….) pour obtenir un projet viable.

 

La réglementation AB pour les conditions de logements


Au niveau des bâtiments, les sols doivent être constitués de matériaux durs pour au moins la moitié de la surface, c’est-à-dire que les caillebotis ou les grilles ne doivent pas représenter plus de 50 % de la surface du bâtiment.
Ils comprennent une aire de repos propre et sèche recouverte de litière (paille ou autres matériaux naturels adaptés). La litière peut être composée de paille non biologique.

Les truies sont maintenues en groupes, sauf en fin de gestation et pendant la période d’allaitement. Les porcelets ne peuvent pas être gardés dans des cases à plancher en caillebotis ou dans des cages.

Les bâtiments d’élevage doivent intégrer des aires d’exercice extérieures accessibles en permanence aux animaux. Elles doivent permettre aux porcins de satisfaire leurs besoins naturels et de fouir. Aux fins de cette dernière activité, différents substrats peuvent être utilisés (paille, terre ou autre). Ces aires peuvent éventuellement être couvertes d’un auvent (trois côtés ouverts, sans bardages ni filets sur au moins la moitié de la superficie de cette aire). L’accès à une aire d’exercice en plein air, ou à un parcours extérieur doit pouvoir avoir lieu lorsque l’état physiologique, les conditions météorologiques et l’état du sol le permettent. La séparation des cases au niveau de ces aires d'exercice extérieures doit être limitée à la hauteur strictement nécessaire à la contention des animaux.

Le nombre d'animaux d'élevage est limité en vue de réduire au minimum le surpâturage, le tassement du sol, l'érosion ou la pollution causée par les animaux ou par l'épandage de leurs effluents. La densité de peuplement totale est telle qu’elle n’entraîne pas de dépassement de la limite de 170 kg d’azote par an et par hectare de terres agricoles (Directive Nitrates), soit par ha : 74 porcelets, 6,5 truies reproductrices ou 14 porcs à l’engrais ou verrats.

 

Bien maîtriser les points techniques d’un élevage plein air


Principaux éléments clés pour l’atelier naisseur

Parcs :
Au titre de l'AB, il faut respecter la Directive Nitrates. Les gestantes peuvent être ensemble dans des parcs collectifs puis passer dans des parcs individuels de maternité contiguës, une semaine avant la date de mise bas. Il faudra également se poser la question du risque de prédation sur les porcelets (corvidés, renards, fouines,...).
 
Cabanes :
Les cabanes doivent être à l’abri des vents dominants, en matériaux « durables » et lavables. Une zone de mise bas doit être prévue avec suffisamment d’espace (au moins 2,2 x 2,2 m) pour minimiser l’écrasement, de la litière sèche et un nid sans courant d’air car les porcelets sont particulièrement sensibles aux basses températures. Ce nid sera construit par la mère avec de la paille mise à disposition (20 à 30 kg mais pas plus pour éviter l’écrasement. En termes de chiffres, une truie va avoir 2 portées/an et  14-16 porcelets sevrés/an au minimum.

Abreuvement :  
L’eau doit être propre, et à volonté. Une truie consomme de 10 à 30 litres/jour en fonction du stade physiologique et de l’époque de l’année (hiver/été) et les porcelets 1,5 à 2 litres/jour.

Alimentation :            
Pour 1 truie en système naisseur/engraisseur plein air, il faut compter 8 tonnes d’aliment dont 1,5 tonnes d’aliment truie, 900 kg d’aliment porcelets et 5,6 tonnes d’aliment porcs charcutiers.

 

Principaux éléments clés pour l’atelier d’engraissement


La première chose très importante à savoir, est que des équipements sont imposés par l’Arrêté Biosécurité du 16/10/2018, prenez en connaissance avant tout investissement.

Parcs :
Toujours veiller au chargement limité par la Directive Nitrates en AB. Des vides sanitaires de 6 mois (limitation du parasitisme et permettre un ré-enherbement) sur les parcelles doivent être respectés.
Les porcs redoutent plus le soleil que le froid. Il faut donc leur procurer de l’ombre. Un simple brise vent tendu entre deux cabanes suffit. Les arbres présents dans les parcs sont efficaces mais risquent des dégâts importants (arrachage de l’écorce, des racines).
Afin de limiter les boiteries, les parcelles ne devront pas être trop caillouteuses.

Plusieurs parcs doivent être prévus : un parc infirmerie/quarantaine, un parc d’attente et de chargement (pour limiter le stress avant le départ à l’abattoir en camion).
 
Cabanes :
Il faut rechercher des parcelles abritées et équiper les cabanes d’un plancher en bois en hiver, ou les isoler. En bio, il faut respecter le nombre de porc par superficie de cabanes.

Abreuvement :  
L’eau doit être propre et à volonté. Un porc à l’engraissement va consommer de 6 à 12 L d’eau selon la saison.
Il faut aussi, en plein été, leur donner une possibilité de se « bauger ». Un petit asperseur pour l’arrosage peut être suffisant.

Nourrisseurs :            
L’auge doit faire entre 30 et 35 cm de longueur par porc présent pour éviter la concurrence et permettre à tous les animaux d’avoir accès en même temps à l’aliment, sur un système d’alimentation rationnée, en libre-service. Un porc de 130 kg va consommer environ 350-500 kg. En termes d’indice de consommation : 3.5 à 5.5 selon race, conditions d’élevage, etc.


Embarquement/pesée :
Un parc d’attente et un quai de chargement sont indispensables pour les pesées, les mises à jeun avant abattage et pour embarquer les porcs en sécurité et sans stress vers les abattoirs.
Un quai d’embarquement - aire de stockage - aire bétonnée ou stabilisée, pour la dépose des cadavres ou bacs à cadavres avant enlèvement, sont des mesures inscrites dans l’Arrêté de Biosécurité et dont le délai d’application est fixé au 01/01/2020.

 


Quelques données économiques :
Porcelet de 25-30 kg conventionnel : 60 € pièce                       
Porcelet de 25-30 kg en AB : 90 € pièce
Aliment conventionnel :   250-270 €/T (selon  conditionnement)
Aliment AB : 460-550 €/T

 

Ici ne sont présentés que des éléments sur la conduite en plein air et quelques règlements en AB. D'autres conditions sont également à prendre en compte, notamment la biosécurité ou encore l'alimentation, pour réussir son élevage porcin bio !
Contactez la Chambre d'Agriculture !

 

 

Camille COSTE - conseillère en agriculture biologique - 05 63 63 09 95
Marc REY - conseiller porcins - 05 63 63 34 47
Chambre d'Agriculture de Tarn-et-Garonne