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Les ensilages de maïs s'approchent

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Préparez-vous !

L’ensilage de maïs est un aliment important de l’alimentation de nos animaux.
Nous savons tous qu’à 32% de MS, le rendement, la valeur énergétique, la conservation et ingestion sont à l’optimum.
Le manque de précipitation en juin et juillet bouscule la croissance des plantes et les parcelles conduites en sec avancent rapidement. Faire le tour des parcelles est le meilleur moyen de prédire la date de récolte.

Le grain : l’élément clef !

Après la floraison, des sucres sont produits par la photosynthèse sur la partie haute de la plante. Comme toutes les céréales, les sucres migrent, à la fin du cycle de végétation, vers l’épi pour former l’amidon.

A la récolte, l’épi représente la moitié du rendement. Au départ laiteux, l’amidon devient progressivement pâteux puis vitreux. La répartition de ces trois états dans le grain nous renseigne sur la maturité de la plante. Il faut également regarder la tige. Une plante desséchée, par manque d’eau ou présence de pyrale, aura une matière sèche plus élevée de 3 à 4% qu’un maïs vert à l’appareil végétatif très développé.
 

Surveiller l’apparition de la lentille vitreuse

La période optimale pour ensiler est le moment ou les trois états de l’amidon sont répartis de façon homogène dans le grain sur les couronnes centrales de l’épi. Il ne reste alors qu’une goutte de « lait » dans le grain. Malheureusement, à ce moment-là, il est déjà trop tard pour réserver l’ensileuse.


Il faut donc anticiper en surveillant l’apparition d’une tache, appelée lentille vitreuse, au sommet du grain. Elle commence à apparaitre 3 semaines environ après l’apparition des soies sur la coque. La matière sèche de la plante est d’environ 25%. Sachant qu’il faut entre 20 et 24 degrés jours (dj) pour gagner 1 point de MS, il devient possible de préciser la date de récolte.

 

Pour réussir un ensilage, c’est l’éleveur qui décide !

Le jour de la récolte, l’éleveur doit être très attentif au déroulement du chantier. En un jour, il va stocker un an de fourrage qui va, de par ses qualités, couvrir les besoins de ses animaux. Le bon déroulement de cette journée est donc crucial.

Le grain est éclaté !
Il suffit de mettre de l’ensilage à flotter dans un bac et de remuer. Le grain ne flotte pas et tombe au fond du récipient. Il devient donc facile de contrôler une grande quantité de grain. Cette opération facile se fait au silo. Lorsque les maïs sont hétérogènes et secs, il peut être intéressant de multiplier les vérifications pour être sûr que le grain est éclaté c’est-à-dire coupé en quatre morceaux minimum. Dans le cas inverse il sera nécessaire de serrer l’éclateur. La présence de grain seulement éventrées n’est pas acceptable.

• Une coupe franche !
Le hachage a deux objectifs contradictoires. Il faut hacher fin pour faciliter le tassement du silo et laisser des brins assez longs pour la mastication des vaches. Il n’y a pas de longueur de coupe optimale à conseiller. Cependant la taille des brins doit être franche et ne doit pas dépasser 20mm. La « coupe longue » connue sous le nom de schredlage, arrivée il y a quelques années, s’est développée par effet de mode. Après plusieurs essais comparatifs menés dans le monde, nous savons que cette technique n’apporte aucun bénéfice si l’on est capable de réaliser un ensilage « coupe courte » dans les règles de l’art.
L’observation de la ration avec un tamis secoueur et l’expérience de l’éleveur, permettent de calculer une longueur de coupe préconisée. A réglage identique, le résultat varie. Il est donc important de contrôler très régulièrement les brins au silo et ne pas hésiter à changer les réglages machines.

 

Les machines sont maintenant performantes et il ne peut pas être admis que l’ensilage ne corresponde pas aux résultats attendus : l’expression du potentiel de vos animaux en dépend !!!


• Au silo, il faut tasser !

Les ensileuses et les bennes sont de plus en plus grosses et il devient difficile de tenir la cadence.
La personne réalisant le silo doit limiter le débit du chantier.
L’objectif étant de conserver les qualités du fourrage, il faut prendre le temps de bien faire son silo.
Charger le long des murs pour créer une légère pente vers l’intérieur va permettre d’écarter le tracteur du mur et de limiter la perforation de la bâche.
Il faut veiller à faire de fines couches successives et mettre les parcelles les plus sèches dessous pour que le tassage soit efficace.


Pour permettre une évolution normale du silo il est impératif de chasser un maximum d’air.
Le tracteur sera chargé et les pneus gonflés. Les pneus basse pression seront bien entendu proscrit.

 

La quantité d’air dans un mètre cube dépendra aussi de la matière sèche du fourrage récolté. Cette quantité d’air va conditionner la vitesse de stabilisation du silo. Une stabilisation rapide garantira une bonne conservation du fourrage et limitera le développement de moisissures et de toxines. Ce processus peut être accéléré par l’incorporation dans la masse de bactéries lactiques homofermentaires, avec ou sans enzymes, et les acides organiques.

L’acide propionique et les bactéries hétérofermentaires maintiennent la stabilité aérobie du silo. Cela diminue les pertes d’appétence et de valeurs en limitant l’échauffement du front d’attaque lié au redémarrage de la fermentation.

Pour que les valeurs du fourrage soient stables dans le temps, les couches seront le plus horizontales possibles.
Lorsque l’ensilage de l’année précédente n’est pas terminé, il faudra le retravailler pour permettre une transition sur un mois. Dans la mesure du possible, le front d’attaque changera de côté pour finir en priorité le fourrage de l’année précédente et laisser un maximum de temps à celui de cette année pour ce stabiliser.

Le silo sera fermé rapidement de façon hermétique et protégé de toutes détériorations. La digestibilité et donc la valorisation du maïs augmentant avec le temps, idéalement, il ne sera pas ouvert avant Noël.

 

 

Contact :

Thibault Viguié - conseiller en bovin lait de la Chambre d’Agriculture de Tarn-et-Garonne

05 63 63 91 23 - 06 33 57 52 73