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Maîtriser le stress thermique des animaux en adaptant sa conduite d’élevage

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Les recommandations de l'équipe Lait de la Chambre d'agriculture

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1. Sous de fortes températures, en été, les animaux vont boire plus. La consommation peut doubler, jusqu’à 150 L /j. Les recommandations montent à 10cm linéaire de longueur d’abreuvoir par vache soit pour un troupeau de 50 Vaches : 5 m linéaire d’abreuvoir. Pour éviter la monopolisation de la place par les vaches dominantes et limiter la sur- fréquentation des points d’eau, Il faut faire attention qu’il y ait plus de 3.60m autour de chaque abreuvoir.

(voir tableau ci-joint source IDELE)

 

Ne pas hésiter à mettre en place des points d’eau supplémentaires en gardant en tête que le point d’eau en sortie de traite est le plus important !
Contrôler régulièrement la propreté des abreuvoirs et privilégier une eau à plus faible température (éviter les abreuvoirs en plein soleil, notamment aux champs)

 

2. En situation caniculaire les pertes par la transpiration, l’évaporation, la respiration et via les urines sont plus importantes.

Les apports de minéraux, oligo et vitamines doivent donc être augmentés de l’ordre de + 20% ; soit environ 50 g/VL/j.
Surveiller particulièrement les apports de potassium (1,5% de la MS) perdu dans la sueur bovine, de magnésium (0,4% de la MS) et de sodium (3g/kg MS) à laisser disponible en libre-service. Le carbonate de potassium se révèle aussi intéressant pour favoriser une BACA positive. Source : Valacta

 

3. En réduisant son ingestion et donc sa rumination, les risques d’acidose ruminale se trouvent accentués d’autant plus que l’augmentation du taux respiratoire entraine une tendance à baver ce qui diminue la disponibilité des tampons naturels du rumen (bicarbonates salivaires).
Ainsi les TB ont donc tendance à chuter. Tamponner le rumen avec la distribution quotidienne de bicarbonate de sodium : de 200 à 350 g/vache/jour est nécessaire.
Un apport de levure vivante Saccharomyces Cerevisiae (à raison de 5g par vache) semble également avoir un effet positif sur le fonctionnement du rumen et la gestion des risques d’acidose en période chaude.
La Balance alimentaire cation anion (BACA) peut être aussi augmenté jusqu’à atteindre 350mEq/kg de MS.

 

 

4. Une des conséquences du stress thermique sur les vaches est la diminution de la consommation de matière sèche.
Il faut donc reconcentrer la ration de base pour couvrir les besoins. La première chose à faire est d’assurer la fibrosité de la ration avec des fourrages d’excellente qualité et de la cellulose digestible telle que du regain, du foin de 2eme coupe voire des pulpes de betteraves : viser 18% de cellulose. Dans un deuxième temps il est possible de densifier la ration en énergie et en protéines mais en limitant l’apport d’amidon rapide, privilégier l’apport énergétique sous forme de sucres.
L’ajout de matières grasses peut également être étudié tout en évitant les sources d’acides gras insaturés qui favorisent la chute du TB.

La production de chaleur par le rumen survient 4 heures après l’ingestion d’un repas, par conséquent il est fortement conseillé de distribuer les principaux repas aux heures les plus fraîches : soit en soirée ou très tôt le matin. Pour maximiser l’ingestion et limiter le risque d’acidose, il est intéressant de multiplier les incitations et les prises alimentaires tout au long de la journée.
L’évacuation des refus est d’autant plus importante qu’elle limitera la baisse d’appétence et l’échauffement.
Pour cela veiller également à ce que l’auge soit protégée du rayonnement du soleil et vérifier la teneur en humidité de la ration. Pour ne pas dépasser le seuil des 45% de MS à l’auge, l’ajout d’eau peut donc être envisagé (de 1 à 5L d’eau/vache/jour)

Pour limiter les reprises de fermentation au silo en période estivale, il est peut être judicieux d’avoir ajouté un conservateur à base de bactéries buchnérii à l’ensileuse (300 000 CFU/g minimum type Lalsil Fresh de Lallemand). Si le silo chauffe, de l’acide propionique peut être ajouté, soit sous forme solide : 1kg/ tonne brute de ration dans le bol, soit sous forme liquide à hauteur de 1l/10 l eau sur le front d’attaque.

 

5. Tout ce qui est préconisé est d’autant plus vrai pour les vaches taries !
La déshydratation peut conduire à l’avortement de la vache gestante ou tout du moins au raccourcissement de sa gestation. De plus un stress thermique induit une baisse d’immunité très préjudiciable pour les vaches taries qui commencent leur prochaine lactation : maladies post partum augmentées, sensibilité accrue aux mammites, baisse de la qualité du colostrum…
Ne pas négliger les petits veaux qui doivent avoir de l’eau à disposition dès les premiers jours de vie ainsi que les génisses.

 

Contact :
Angélique RODRIGUES - équipe Lait de la Chambre d'Agriculture de Tarn-et-Garonne
06 17 94 20 31