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Maîtriser le stress thermique des animaux en adaptant son bâtiment d’élevage

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Le dernier axe, et pas le moindre, pour améliorer efficacement le confort thermique des animaux concerne le bâtiment d’élevage. La première question à se poser est : le bâtiment est-il suffisamment aéré avec une bonne circulation de l’air ?


Réduire le rayonnement du soleil à l’intérieur des bâtiments

Les translucides en toiture ne doivent pas être posés sur les côtés exposés au soleil !!!
Elles entrainent une augmentation de plus de 6°c sur la température ressentie par l’animal !!
L’institut de l’élevage recommande la pose de translucides sur les rampants Nord et Nord Est uniquement.
Le manque de lumière peut être corrigé par un bardage des façades.
Dans les bâtiments existants, les tôles translucides peuvent être recouvertes de l’intérieur par une peinture d’ombrage utilisée par les serristes.
Penser également à prolonger les toitures pour créer de l’ombre ou installer des filets d’ombrage.
Pour les vaches sortant en pâture il faut absolument offrir de l’ombre en entretenant une bonne répartition des plantations sur les surfaces pâturées sinon préférer un pâturage nocturne.
Isoler la toiture reste intéressante pour des bâtiments à faible volume.
Une épaisseur de panneau isolant de 4cm suffit pour apporter un mieux sur la température ressentie par l’animal. Il est aussi fortement recommander de choisir des couleurs claires en toiture pour favoriser la réflexion du rayonnement solaire et réduire ainsi la chaleur emmagasinée.

Lors de la pose de caméras timeLAps par vos conseillers spécialisés pour observer le comportement des vaches il est possible de mesurer l’impact du rayonnement du soleil par les translucides.
Par exemple sur la photo 1 le soleil commence à rayonner sur les logettes de gauche du bâtiment : cette rangée de logettes n’est alors pas utilisée.
Sur la photo 2 , quelques heures plus tard le soleil rayonne sur la rangée de logette du milieu sui sont à ce moment désertées par les vaches :

 


Finalement, les bâtiments fermés ne sont pas adaptés aux périodes estivales.
Le bâtiment doit ressembler à un grand parasol, sans aucun frein pour la circulation de l’air.
Il faut bien réaliser que les murs emmagasinent la chaleur de la journée pour la restituer en début de nuit.
Ce qui limite grandement le rafraichissement du bâtiment.
Les aires bétonnées qui encadrent le bâtiment sont elles aussi source de chaleur.
L’institut de l’élevage recommande donc de limiter au maximum les hauteurs de maçonnerie sur les murs exposés au soleil ( Sud, Sud ouest et ouest), et de maintenir au maximum les zones herbagées autour de la stabulation.


Améliorer la ventilation naturelle

Il est important d’avoir un bâtiment permettant une bonne circulation d’air, soit par l’ouverture de portails (sauf si exposés au soleil !), soit par la création d’ouvertures les plus basses possibles en long-pan.

Les ouvertures possibles peuvent être :

  • Démontage provisoire de bardage (côté Nord et Est)
  • Panneaux articulés
  • Bardage ajouré coulissant
  • Rideaux ouvrants automatiques


De nombreuses solutions existent pour tous les budgets.

 


Recourir à la ventilation mécanique

Si l’on ne parvient pas à avoir une ventilation naturelle suffisante, rla ventilation mécanique est à envisager. L’objectif est d’augmenter la vitesse d’air pour faciliter l’évacuation de la chaleur et réduire la température ressentie par les vaches.
Cette circulation d’air à haute vitesse (de l’ordre de 1 à 3 m/seconde) va permettre l’évaporation de l’eau en surface de la peau de l’animal qui percevra donc une sensation de fraicheur.

Attention, il faut faire en sorte que les ventilateurs mis en place augmentent les vitesses d’air de manière homogène dans la stabulation.
Des ventilateurs trop peu nombreux ou mal placés seront pénalisants car ils induiront des regroupements d’animaux pénalisants.
Si par exemple seule l’aire d’exercice est ventilée, les vaches vont rester debout pour profiter de cet air, au détriment du temps de couchage.
Une combinaison de plusieurs types de solutions peut être envisagée : installer des ventilateurs à pales pour ventiler les zones de couchage ET des ventilateurs à flux horizontal sur l’aire d’accès à l’auge.
Il est fortement conseillé de faire appel à des techniciens spécialisés afin de créer une ventilation mécanique efficace.
Généralement, les ventilateurs sont équipés de variateur de vitesse.
L’accélération est à déclencher entre 16°c et 21°c, pour atteindre une vitesse maximale entre 27 °C et 29°C.
Un fonctionnement à faible vitesse en hiver pour renouveler l’air dans le bâtiment peut être programmé, entre 5 °C et 15°C.
L’Institut de l’élevage chiffe le coût annuel d’un équipement en ventilation mécanique autour de 47 à 80€/VL/an, avec un amortissement sur 10 ans, en comptant le remboursement de l’annuité et les frais d’électricité.
Si l’on doit pour des raisons économiques, se limiter sur le nombre de ventilateur, il faut privilégier la mise en place d’un équipement sur une zone de vie où les animaux sont serrés, et évacuent donc difficilement leur chaleur corporelle. L’aire d’attente est le premier lieu d’inconfort !

Compte tenu du nombre ou du type de ventilateurs à installer, il est fortement conseillé de vérifier que votre installation électrique soit adaptée.


Installer une brumisation ou du douchage

En dernier recours et avec précaution. Ce système ne doit pas augmenter le taux d’humidité de l’air déjà élevé dans nos régions. C’est à coupler obligatoirement à des vitesses d’air importantes donc à une ventilation mécanique efficace, et à proscrire dans des bâtiments «fermés».

 

 

Voir tableau en pièce jointe - types de ventilateurs

 

Contact :
Angélique RODRIGUES - Equipe Lait de la Chambre d'Agriculture de Tarn-et-Garonne
06 17 94 20 31